Message aux soignants qui n'en peuvent plus...
Bonjour cher lecteur, lectrice,
Ce message s'adresse particulièrement aux soignants.
Ceux qui se sentent exclus des posts autour du confinement, parce que eux, ce n'est pas le confinement leur préoccupation actuelle.
De nombreuses initiatives sur la toile fleurissent. On peut être pour ou contre, je pense que chacun est libre de proposer ses talents avec les derniers moyens du bord (la seule connexion autorisée: la Wifi) pour traverser cette période critique pour l’humanité. Qui, pour certains pourrait être un cadeau.
Je remarque aussi qu’on s’interroge beaucoup sur la vie des confinés. Comment les parents vont-ils gérer l’école à la maison ? Comment les couples vont-ils traverser ce temps de face à face, qui d’habitude se présente aux premiers jours de la retraite ou lors d’une maladie ? Comment seul, accueillons-nous ce vide, et tout ce que cela engendre, avec les émotions, les signaux du corps, sans pouvoir fuir à l’extérieur ?
Mais il y en a qui ne vivent pas les mêmes enjeux. Ils sont dans un autre type de confinement. Dans un box, dans une salle de réa, coincés dans leur masque et leur blouse (s’ils ont la chance d’être dans un hôpital qui a les moyens). Ils vivent un confinement encore plus délicat: enfermés dans des situations de détresses humaines où ils doivent appliquer à la chaîne des consignes de survie parfois contre leur gré.
Ils sont en confinement dans un espace-temps surréaliste, où on leur demande de s’adapter en permanence, face à des aberrations d’un système pyramidal coupé de ses racines, en plus de prendre soin d’une humanité en survie. Situations d’incompréhensions, d’injustices qui s’accumulent. Le système nerveux sympathique aux aguets.
Ils sont sur le front et doivent soigner avec les moyens du bord, c’est à dire les moyens rustres d’une médecine de guerre, pendant que des milliards d’euros ont été investis dans une médecine technologique voire transhumaniste. Ici, c’est le manque de matériel, les urgences sur urgences, les ordres puis contre-ordres qui créent un confinement étouffant et incohérent (des soignants dans un hôpital américain qui doivent utiliser un sac poubelle comme moyen de protection ???)
Pas le temps de se soucier de sa famille, de ses proches, de ses courses. Et surtout, le plus dur sur ce champ de bataille , c’est de ne pas savoir.
- De quoi est fait demain ?
- Quand est-ce que cette course-poursuite digne d’un film de SF va s’arrêter ?
- Quand est-ce que l’on va sortir de cette ambiance infobèse, où la dissonance cognitive est devenue norme ?
- Quand est-ce que l’on va revenir (enfin) à l’humain ?
Les soignants, l’espèce sacrifiée ?
On les applaudit tous les soirs, on les remercie à coup de posts élogieux. Le chef d’état les élève au rand de héros de la patrie.
Oui. Merci. Il y a quelques mois, les soignants étaient un peu seuls à manifester dans la rue pour la survie du service publique. Où étions-nous à ce moment-là ? Où était le gouvernement ?
Qui suis-je pour écrire ces lignes ?
D'abord une humaine qui ressent les injustices.
Ex-médecin militaire, je prenais soin des pompiers à l’époque de la grippe H1N1. J’ai pu expérimenter comment une épidémie pouvait prendre le goût métallique et inhumain de la guerre. VUCA comme on dit dans les sphères géopolitiques depuis la guerre froide: Volatile, Uncertain (en anglais), Complexe, Ambigu.
Sommes-nous entrainés à évoluer dans un tel contexte ?
Que se passe-t-il physiologiquement quand on baigne dans un environnement hostile dans le long terme ?
Après le shoot d’adrénaline transitoire et addictif, baisse de l’immunité, tunnelisation de survie, insomnies, fatigue physique et manifestations multiples psychosomatiques. Tout se détraque. Le corps s'exprime. Mais pas le temps de l'écouter dans la course. Il vaut mieux l'anesthésier.
Sans compter le paramètre oublié : la fatigue émotionnelle. Non mesurable. Mais si présente. La sensation d’impuissance se rajoute. Sensation qu’à chaque pas, on recule de dix. Face à l’incohérence devant les ordres donnés par la hiérarchie qui n’est pas sur le terrain. Sensation d’être le sacrifice d’une blague mondiale qui a mal tourné.
Dans ce contexte d’épuisement à tous les plans, avec une situation qui s’installe dans une durée indéterminée, je ne vous apprends rien si je vous dis que c’est le terreau idéal pour un foutu burn-out de masse. A la sortie de cette crise sanitaire, ce sera « Merci, voici votre lettre de félicitation, rentrez chez vous et au revoir! ». Et quand il n’y aura plus de soignants, on va les remplacer par des robots ?
Une vraie médecine de prévention se doit de prendre soin de ses soignants dès le début d’une telle crise.
Il ne suffit pas de leur lancer des lauriers.
C’est maintenant qu’il faut vous créer des petites bulles de décompression.
Avant que ça disjoncte. Que conseilleriez-vous à vous-même, si vous étiez votre ami ?
- Vous sentez l’envie de faire quelque chose, mais ce n’est pas un échange purement intellectuel qu’il vous faut avec un professionnel de santé ?
- Vous sentez que c’est maintenant que vous devez prendre votre bouffée d’oxygène, car demain il sera trop tard ?
- Vous sentez le besoin de reconnexion avec un groupe? Une tribu qui partage les mêmes doutes, et la même quête de sens, dans un espace de bienveillance, d’humanité, de respect, de tolérance et d’intimité? Un « NOUS » nourrissant là où le « NOUS » hospitalier ne le permet pas toujours ?
Voici un projet que je souhaite vous partager:
LA BULLE DE DECOMPRESSION COVID-19 POUR LES SOIGNANTS
Un espace pour se déposer, être et se régénérer dans la bienveillance d’un groupe
► Pourquoi ?
Face à la crise sanitaire actuelle, de nombreux soignants travaillent en mode "survie" et risquent de s'épuiser à moyen terme.
Le gouvernement met en place des dispositifs d’écoute téléphonique avec des professionnels de santé, en consultation individuelle. D’autres initiatives de gestion du stress et de coaching se mettent en place grâce à des institutions privées, mais dans ce contexte de crise dans le collectif, se retrouver dans un collectif pour se déposer et stimuler nos neurones-miroir me semble indispensable.
La transmission d’ outils de base faciles à mettre en pratique pour les aider à se régénérer au minimum et assurer leur fonction jusqu'à la fin de la crise sanitaire en toute autonomie est un autre élément essentiel.
Mots-clé: prévention du burn-out, gestion des émotions, régulation de la fatigue, baisse de l'immunité, puissance du groupe
► Public concerné:
Professionnels de la santé: Soignants (médecins, infirmiers, aide-soignants, psychologues, brancardiers, agents, sage-femmes, ambulanciers, kinés… )
Profil: Hospitalier et libéral
Origine: francophonie
L’objectif de cette bulle est de mixer les soignants, géographiquement mais aussi en terme de métier pour inviter la diversité à nourrir nos partages au-delà des grades, des unités, des spécialités.
► Nombre de personnes:
12 + la formatrice. Pour des échanges humains.
► Contenu:
4 séances de 2h chacune (1 séance par semaine) avec:
- Méditation pour relâcher le stress et accueillir son espace intérieur
- Cercle de partage empathique pour exprimer et canaliser ses émotions et ses ressentis
- Outils pratiques pour se régénérer (niveaux de vigilance, sieste-éclair, exercices de respiration, auto-massages, pratique de la météo intérieure, nutrition conscience)
- Questionnaire d'évaluation final
► Outil:
Par Visioconférence ZOOM avec interactions possibles entre les différents participants
Necéssite de télécharger l’application ZOOM gratuite sur son ordinateur ou téléphone.
Supports pédagogiques PDF et vidéos
- Les parties pédagogiques « Méditation » et « outils » seront enregistrées pour que les pratiquants puissent avoir accès aux outils en dehors des séances.
- Les parties de partage d’expériences seront elles non enregistrées pour garantir la confidentialité et la bulle de sécurité du groupe.
► Objectifs:
- Se régénérer avec des rituels à mettre en pratique
- Développer la communication consciente qui fait du bien
- Partager ces outils avec son équipe
- Participer à l’émergence de cette médecine plus humaine et alignée avec votre mission de soignant
Vous vous sentez appelé(e) par ce projet ?
Ecrivez-moi un mail à [email protected].
Nous conviendrons d’un RDV téléphonique pour voir si cette bulle est faite pour vous, je vous donnerai les modalités d’inscription et répondrai à toutes vos questions.
► Quand commence la bulle ?
Une fois que nous avons les 12 soignants inscrits, nous commencerons notre bulle en calant ensembles nos 4 dates sur nos agendas.
Doc LaLuna
A votre service