Rendez-vous avec le volcan

Ce matin, au réveil, j’étais prête pour une journée de créations bien remplie. Yoga du matin puis grands préparatifs de mes prochaines bulles en Belgique dans une semaine, de la conférence en ligne à la fin du mois sur le burn-out, et de ma toute nouvelle création, une école d’empowerment pour les femmes en ligne. Toute la structure de la journée était là.

Et en ouvrant les fenêtres, mon doudou me dit « on va au volcan ? Il n’y a pas de nuage, c’est le temps idéal! »

Moi, entre 2… Ma terre et mon feu sont prêts à être dans l’efficacité, l’organisation, la concrétisation, mais mon eau, mon air et mon espace ont envie d’explorer l’énergie du volcan. 

Ça fait 3 ans que j’ai découvert la Guadeloupe, qu’elle est devenue ma maison, mais je ne suis toujours pas allée contacter son antre…

Comment réconcilier mes éléments en quête d’envies opposées ?

Je sens que j’ai besoin de sortir de ma zone de confort, et 15 minutes plus tard, nous voilà partis avec nos chaussures de marche, k-ways et un petit pic-nique.

Arrivés en bas du début du parcours… Je commence à sentir mes muscles et la perfomeuse qui pointe le bout de son nez. Retour à mon souffle, plus on monte, plus le paysage devient lunaire.

La brume efface les repères habituels, je me sens comme dans un autre espace-temps. Une croyance que je m’étais construire tombe: le volcan est feu. Non, dans cette montée initiatique, une nature originelle, l'humain n'a pas tenté de la dompter. Les cinq éléments sont bien présents. La roche, l’humidité, le vent très fort, et l’espace. L’odeur de souffre me rappelle que je viens du minéral et que je vais finir minéral.

Mes cellules vibrent. D’humilité. Je passe de la performeuse qui veut grimper le point culminant de la Guadeloupe à la petite humaine, microcosme qui appartient à ce macrocosme intelligent, et intact. En fait, j’avais vraiment besoin de cette escapade, mon mental saturait depuis quelques jours. De plus en plus sensible à l’absurdité humaine, capable du meilleur comme du pire. En ce moment, on est plutôt dans la tranche du pire. L’humain qui créé des armes de destructions massives. L’humain qui créé des algorithmes pour décider à sa place. L’humain qui détruit sa maison. J’avais besoin de me retrouver dans un endroit où l’humain ne peut pas se prendre pour Dieu. Non. Ici, à 1400m d’altitude, entre la Caraibe et l’Atlantique, les vents sont si puissants que tu ne peux pas nier que tu n’es qu’une infime particule qui a tout moment peut mourir. Posture d’humilité. Où le meilleur moyen d’avancer, c’est de se coller au flanc du volcan, parfois ventre contre ventre, comme un bébé dans le ventre de sa mère, pour avancer dans les turbulences.

Nous arrivons enfin tout en haut. La brume est là. Pourtant je le sens. Le cratère. Ce trou. C’est par ici que les tripes de la terre se connectent directement au ciel. C’est par ici que l’alchimie des éléments se fait. Les vents sont intenses. Quelque chose me dit de rester. De savourer cette posture insécure et fragile. Comme un canal. Qui reçoit toutes ces énergies telluriques et cosmiques. Un reset de mes cellules. Nettoyage par l’air, purification par l’eau. Mon feu intérieur se régénère. Un message venu des profondeurs.  « On va y arriver. »

Descente dans ma terre. Je sens mes muscles dialoguer avec les roches qui accueillent mon poids. Stabilité, densité et en même temps légèreté. 

Et soudain, une chanson me vient.

«  Heal the world, make it a better place, 

For you and for me and the entire human race

There are people dying, if we care enough for the living

Make a better place for you and for me… »

Mickael puis Cindy

« Aaaaaaah! Let us realize, that a change can only come, 

when we, stand together as one…

We are the world, we are the children

We are the ones who’ll make a better day so let’s start giving

There is a choice we are making, we’re saving our own lives

It’s true we’ll make a better day just you and me. »

 

Et là, je sens une larme chaude et douce de la petite Nathalie qui a appris cette chanson en chorale à Pondicherry à 13 ans. J’y croyais vraiment à ces phrases quand je les chantais. Ça partait de mes tripes. 

Et la petite Nathalie m’a dit aujourd’hui: « Continue à y croire. »

 

Heal the world. We are the world.

Portail du 8/08/2020 

 

Extrait de mon grimoire de sorcière, exercice d’écriture intuitive du programme en ligne #SexySmartSpirituelles,

9 lunes pour accoucher de soi.

DocLaLuna

Photo By Pascal Proust