Appel à témoignage pour le manifeste des 108 soignant.e.s

Qui dit Confinement à Durée Indéterminée...  Dit Créativité !

LE MANIFESTE DES 108 SOIGNANT.E.S

 

Voulez-vous contribuer à ce projet ? Exprimer votre voix de soignant.e en quête d’humanité ?

 

« Les soignantes doivent faire leur révolution. »

- Martin Winckler, auteur de l’Ecole des soignantes, Le Point, 12/04/2020

 

Oui Mr MW. Je suis d’accord avec vous. Mais… 

Faire la révolution? En coupant des têtes ? Pour les remplacer par d’autres têtes? Non. Il y a un arrière-goût d’histoire qui se répète. C’est un peu une boucle karmique vicieuse qui ne s’arrêtera jamais! Alors comment faire la révolution ? On a un mode d’emploi ?

 

Que nous disent tous les sages du monde ?

Avant l’action, être. Pleinement. Car notre liberté et notre puissance naissent de cet espace entre le stimulus et l’action, comme disait Viktor Frankl, psychiatre survivant de l’holocauste. Pas dans la réaction face à un système. 

 

Alors, « être révolution » ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Existe-t-il un lieu physique ou virtuel où nous, soignant.e.s, pouvons déposer notre « Être » ? Notre vérité ? Nos émotions ? Nos envies de contribuer pour le monde ? Au service des humains, de la vie ?

Est-ce qu’on a prévu des lieux comme cela dans les Smart City du futur ? Pas sûr, vu qu’on prévoit de nous  remplacer par l’intelligence artificielle. 

La crise du COVID 19 est un catalyseur de ce constat morbide du monde du soin. 

Dans cette ambiance de film catastrophe, où pouvons-nous déposer : colère, frustration, feu, incompréhension, impuissance, vulnérabilité, tristesse, dégoût, peur, déni ? Mais aussi nos idées, nos solutions parfois simples et qui ne demandent pas de sortir l’artillerie lourde et la pompe à fric pour continuer à oeuvrer  ?

Est-ce que la seule issue possible des soignants est le burn-out ?

Est-ce que ça se passe uniquement dans les violences obstétricales ? Dans les EPHAD ? Ou ailleurs ?

 

Accompagnant des soignantes en quête de sens, en burn-out ou en reconversion, combien de fois ai-je entendu ces phrases qui me font mal au coeur parce que ce ne sont pas les soignants qui sont malades, mais bien le système ? 

« Je n’en peux plus d’être coincé.e dans une incohérence structurelle, un ordre de ma hiérarchie,  qui m’oblige à agir pour rentrer dans une case et à sortir de  mon art de soigner. »

« Envie, mais le temps, pas le matériel, pas les moyens. »

« J’ai peur d’être prise pour une folle, une hystérique, d’être brûlée vive. »

« Je n’en peux plus de cette médecine patriarcale, néocolonialiste et capitaliste qui justifie ses actes sous prétexte de sauver des gens. Alors que c’est le contraire parfois. »

« Que dois-je faire ? Sauter du bateau qui coule ? Pour aller où ? Je sais que je suis faite pour soigner, mais pas comme cela. » 

« Je me sens si seul.e et impuissant.e »

 

 

Alors que faire quand nous sommes confronter aux incohérence du système ?

Il y en a qui quittent la blouse blanche, d’autres qui restent dans le bateau, mais en s’autorisant à mettre de sa touche humaine, et d’autres qui restent coincé en mode survie. Et pour tout.e.s, la sensation de solitude. Et l’épuisement qui guette. 

 

Moi, cette révolution proposée par Martin Winckler, je la rêve comme cela: 

  • Comment ne pas aller contre, ne pas lutter (et perdre notre énergie) mais intégrer plusieurs réalités, parfois opposées et (re)mettre au centre l’humain, le vivant. 
  • Comment passer de la hiérarchie pyramidale au cercle et faire cohabiter plusieurs réalités ensemble, sans qu’il y en ait une qui prenne le dessus sur les autres. L’intelligence collective quoi. 
  • Comment faire du bio-mimétisme et s’inspirer de la nature

 

 

Ce manifeste, ce sera le premier pas pour : 

Créer un espace de partage, de bienveillance pour stimuler nos neurones miroirs

Déposer nos émotions sans être jugé

Être entendu et accueilli par des pair.e.s

Agir d’un endroit apaisé et pas d’un endroit de guerre, de combat. Au service de la vie.

 

 

Qui suis-je pour vous proposer cette aventure un peu folle ?

Je suis Nathalie Babouraj. Vous pouvez m'appeler DocLaLuna.

Après une carrière toute tracée de médecin militaire pour les pompiers de Paris, je quitte la blouse blanche en quête d'une médecine de la vie. 

Aujourd'hui, je suis un peu une extra-terrestre. Artiste, médecin, j'accompagne des femmes qui souhaitent accoucher d'elles, de leur projet, et contribuer à un monde plus en harmonie avec la vie. 

J’aime écrire. J’aime connecter. J’aime tenir l’espace (space-holder) pour laisser émerger de nouveaux possibles. 

 

Et si on écrivait ce manifeste à plusieurs ? Avec l’énergie de nos marraines, les 343 salopes?  (Manifeste des 343 du 5 avril 1971 pour la dépenalisation et la légalisation de l’IVG) 

 

Pour participer à l'aventure, c'est par ici: 

Le manifeste des 108 soignant.e.s

 

 

Doc LaLuna

A votre service